top of page

LA VOIX DE LA FRANCE

Claude Marty de la Ferme de la Rousse
Polyculture, Polyélevage et Bière

logo-ferme-general.jpg

Carte d'identité

ville : La Fouillade (Aveyron)  âge : 58 ans

 sa particularité : Avant en élevage conventionnel productiviste, Claude et son fils Lucas Marty tendent aujourd'hui à développer une agriculture paysanne en diversifiant leurs productions, sous label et en adoptant petit à petit les circuits courts.

Cultures : 50 ha de prairies (naturelles et temporaires), 20 ha de méteils (céréales légumineuses) et 2 ha d'orge brassicole, tout en Agriculture Biologique
Cheptel : 65 vaches allaitantes de race Limousine en IGP et Label Rouge Veau de l'Aveyron et du Ségala, et environ 150 porcs produits par an en Agriculture Biologique

ses productions

Son message sur le changement climatique

 

A l'échelle de l'exploitation

Quels impacts ? 

​

> Les aléas ressentis sur l'exploitation qui semblent dus au réchauffement climatique sont des pics de chaleur (32°C pendant plusieurs jours), avec des températures plus importantes et qui surviennent plus tôt dans l'année (juin au lieu de juillet). Les hivers sont plus doux : il n'y a plus de neige. De plus, bien qu'il soit difficile de l'évaluer, il y a une impression de répartition hétérogène de la pluviométrie : des périodes plus longues de sécheresse (en été mais c'est normal, surtout le printemps et le début de l'automne sont problématiques) succédées par des périodes plus longues pluvieuses (novembre/février).

​

> Les impacts sur les productions actuelles restent limités. Concernant le cheptel, les animaux souffrent de la chaleur, mangent moins, les veaux se développent alors moins rapidement. Côté cultures, la sécheresse de printemps amène à une baisse de rendement du foin.

 

 

Quelles actions ?

 

> Des ventilateurs ont été placés dans les bâtiments d'élevage. 

​

> Choix réfléchi des cultures mises en place : Claude et Lucas ont choisi d'arrêter la culture de maïs, trop demandeuse en eau, au profit d'autres espèces plus adaptées au manque d'eau comme la luzerne. De plus, les méteils ne sont constitués que de cultures d'hiver, pour lesquelles l'impact de la sécheresse est modéré. 

A l'échelle globale

Quelle vision ?

​

> D'après Claude Marty, le changement climatique s'exprime surtout par un réchauffement des températures. C'est d'ailleurs ce qui est observé localement. 

​

> Pour lui, c'est une problématique très importante qui doit impérativement être prise en compte aujourd'hui. La politique doit s'en mêler même si les mesures à adopter sont difficiles à mettre en place (et notamment freinées par l'économie). C'est un sujet vital, littéralement.

​

> Pour Claude, la prise de conscience climatique ne peut pas se combiner avec l'agriculture intensive et productiviste d'aujourd'hui. 

​

​

Quelles perspectives ?

​

> Claude Marty craint pour les générations futures, mais garde malgré tout une pensée optimiste. Il est sûr que, même si cela va prendre du temps, les jeunes générations se mobiliseront, étant bien plus sensibilisées. Il prend d'ailleurs en exemple l'existence d'AVOICE.

​

> Cependant, Claude déclare que la PAC de 2022 ne va pas dans le bon sens pour cette transition agroécologique qu'il serait nécessaire d'enclencher en faveur du climat.

Le niveau d'information sur le changement climatique

​

> Claude Marty avoue ne pas être correctement renseigné sur le changement climatique, en dehors des médias traditionnels, dont le propos est parfois à modérer. Il considère le sujet comme complexe, et comme un débat grand public, qui affecte tous les secteurs. Cela le dépasse, il ne sait pas comment agir. Il déclare que les organismes professionnels agricoles (instituts, chambres, syndicats) ne communiquent pas ou très peu sur le sujet (un peu de mouvement côté Confédération Paysanne). 

​

​

Agriculture et changement climatique, cause ou solution ?

​

> D'après Claude Marty, l'agriculture est en partie une cause, car les pratiques agricoles peuvent émettre des GES (Gaz à Effet de Serre). Pour lui, il existe peut-être des solutions pour réduire ses propres émissions, mais il ne sait pas comment inverser la tendance. D’autant plus que les émissions de GES sont difficiles à mesurer concrètement et simplement. Il attend d’être informé et accompagné sur les pratiques à adopter pour diminuer/stocker ses émissions.

Sa vision du métier
 

La conversion en Agriculture Biologique

​

> Claude Marty s'est installé comme 5ème génération sur la Ferme de la Rousse en 1989. À l'époque, l'agriculture était encore en période d’intensification, de forte productivité, avec beaucoup d’intrants. Cela a d'ailleurs été mis en place sur l’exploitation : important chargement porcs/vaches, achat d'aliments (élevage hors sol). D’ailleurs, beaucoup d’agriculteurs de la région ont arrêté car ils ne pouvaient pas envisager une production hors sol à la fois économiquement et techniquement (à l’époque il y avait 15 agriculteurs sur la commune, aujourd’hui il n'en reste que 2). 

​

> Actuellement, avec l'installation de Lucas Marty (6ème génération) et le passage en Agriculture Biologique en 2019, l'exploitation change sa stratégie. La production en quantité, en conventionnel, par commercialisation en circuits longs cède peu à peu la place à une production de qualité (bio, IGP/Label Rouge Veau de l'Aveyron et du Ségala) qui se fait de plus en plus en circuits courts (vente des bières et des porcs en magasin de producteurs et en restaurants). La rémunération passe par une meilleure valorisation des produits et non par une plus forte productivité.

​

​

Les exploitants restent lucides sur l'avenir

​

> Claude Marty sait qu'il existera toujours la problématique de "nourrir les gens" et pour lui, cela passera forcément par des systèmes agricoles productivistes capables de produire de l'aliment en grande quantité. Dans le secteur viande, les élevages hors sols intensifs très spécialisés arriveront toujours à s’adapter aux contraintes imposées par la loi pour produire beaucoup. 

​

> Claude pense qu'il faudra de la place pour tout type de système agricole, de l'ultra-local à faible productivité, aux exploitations intensives hyper-spécialisées. Concernant la Ferme de la Rousse, même si la retraite arrive à grands pas pour Claude (la relève est assurée par Lucas Marty), celui-ci voit pour l'avenir un développement des circuits courts, toujours une meilleure valorisation des produits grâce aux labels, et une bonne valeur ajoutée grâce à la transformation en bière (peu de concurrence localement pour l'instant). 

​

​

​

​

​

CARNET DE VOYAGE

ses phrases clés

noun_Quote_2898430_edited.png

Beaucoup d'agriculteurs ne semblent pas prêts à faire des efforts par rapport au climat"

"Quand je me suis installé, les éleveurs avec des races rustiques type Salers étaient considérés comme rétrogrades, alors qu’aujourd’hui c’est l’inverse, les races locales sont valorisées"

​

"La vision de l’agriculture du grand public pose problème aujourd’hui. Il y a une demande de la société de transparence sur les pratiques agricoles. Je le vois quand je rencontre des consommateurs en grande surface"

​

"Il faut prouver qu’on fait les choses du mieux qu’on peut"

​

"Nous serons toujours obligés de produire en quantité, il faudra de tout"

​

"On a plus notre place dans l’agriculture intensive dans notre région"

​

"Le changement climatique est tellement général et important, pourtant cela parait loin de nous"

Carte d'identité
Ses productions
Son message
Ses phrases clefs
Carnet de voyage
Son métier
bottom of page